Bishop Fabbro's letter is available as a PDF in
English and
French. The text of the French letter follows below as well
(le français suit).
8 April 2020
To: The Faithful of the Diocese of London
Dear Brothers and Sisters in Christ,
Our Lenten journey now inevitably comes to its intended destination, Holy Week and the celebration of the passion, death and resurrection of Jesus. Because of the coronavirus, it has taken on an unexpected form, so too our marking of these high holy days of the Church’s year. Instead of gathering in our parish churches to remember and relive these foundational events in our lives as believers and disciples, we will shelter in our homes in service of the greater good of the larger community. Yet in doing so, we imitate the Lord who called us to lay down our lives in love for others, as he himself did, if only in giving up our expectations and preferences.
In some mysterious way, our celebration of Holy Week this year will have unique features that will join us with the passion and death of the Lord in a very tangible way. At present, we find ourselves in the valley of darkness with the shadow of death ever present. So it was for Jesus in his last days. Most particularly we are now living in isolation, apart from others, virtually alone in these moments of uncertainty and fear. In so many ways our circumstances mirror those of Jesus himself, who in living the agony of his passion and death was alone, in isolation. He was alone in the garden, wrestling with his fears as he anticipated what was about to happen. He was alone in his inquisition before the chief priests and elders, with no one at his side to support or to speak for him. He was alone before the crowds who screamed for his death. He was alone as he bore the weight of the cross along the route that led to Calvary. And he was alone on the cross as he faced the final human experience of death.
Throughout his isolation, Jesus never resisted or protested or cried out in the face of the terrible pain of being alone, for he understood, in the very core of himself, that even in these things he was not, in fact, alone, that God his Father was intimately close, sharing his grief and sorrow.
In these distressing and angst-fraught days that are currently ours, we, likewise, are not alone. God, who came to share in the totality of our human situation, in its joys and sorrows, its hopes and disappointments, its blessings and pains, walks with us, beside us, through it all. Even now, our God shares with us the confusion, the uncertainty and the struggle of these times in which we are living.
And so, although in isolation, we will be with Jesus and he with us as he bends down to wash the feet of his disciples and commands us to do likewise “in remembrance of me”. We will be with Jesus as he suffers and dies not only for but also with us. And we will be with Jesus as he commends himself into the hands of his Father.
In the Gospel of John, as Jesus turns to go to Bethany to raise his friend Lazarus, the evangelist records the apostle Thomas saying: “Let us go that we may also die with him” (11:16). Now from our homes, residences and sick rooms let us go to die with him, for in doing so we will share in the life Jesus brings in confronting darkness, evil and death. In our isolation, we can discover inexplicably but truthfully the power of the resurrection.
Sincerely yours in Christ,
Most Reverend Ronald P. Fabbro, C.S.B.
Bishop of London
8 avril 2020
Aux: Fidèles du diocèse de London
Chers frères et soeurs dans le Christ,
Notre cheminement du Carême arrive inévitablement à son terme, la Semaine sainte et la célébration de la passion, de la mort et de la résurrection de Jésus. À cause du coronavirus, cette célébration prend une forme inattendue ainsi que notre façon de souligner ces jours saints qui sont le sommet de l’année de l’Église. Au lieu de nous réunir dans nos églises paroissiales pour commémorer et revivre ces événements fondateurs de nos vies de croyantes, de croyants et de disciples, nous serons à l’abri à domicile, pour le plus grand bien de notre collectivité. Mais ce faisant, nous imitons le Seigneur qui nous appelle à donner notre vie pour les autres comme il l’a fait lui-même, ne serait-ce qu’en sacrifiant nos attentes et nos préférences personnelles.
D’une façon vraiment mystérieuse, notre célébration de la Semaine sainte prendra cette année un caractère qui nous unira de manière très concrète à la passion et à la mort du Seigneur. À l’heure qu’il est, nous nous trouvons dans la vallée de la mort, et l’ombre de la mort ne nous quitte pas. Ainsi en était-il pour Jésus pendant ses derniers jours. Plus précisément, nous vivons dans l’isolement, séparés les uns des autres, pratiquement seuls en ces heures de peur et d’incertitude. À bien des égards, notre situation ressemble à celle de Jésus lui-même, qui s’est trouvé terriblement seul, isolé, pour affronter l’agonie de sa passion et de sa mort. Il était seul au jardin, luttant contre sa peur alors qu’il anticipait ce qui allait se produire. Il était seul lors de son procès devant le grand-prêtre et les anciens, sans personne pour le soutenir ou plaider sa cause. Il était seul devant la foule qui hurlait pour réclamer son exécution. Il était seul, ployant sous le poids de la croix, sur le chemin conduisant au Calvaire. Et il était seul sur la croix pour affronter l’expérience humaine ultime de la mort.
Dans son isolement, Jésus n’a jamais résisté; il n’a ni protesté ni crié face à l’horrible douleur de la solitude, car il comprenait, au plus profond de lui-même, qu’au coeur même de cette épreuve, il n’était pas seul en réalité, que Dieu son Père était intimement uni à lui, partageant sa souffrance et sa peine.
Dans les jours de détresse et d’angoisse que nous traversons, nous non plus, nous ne sommes pas seuls. Dieu, qui est venu partager la totalité de notre condition humaine, avec ses joies et ses peines, ses espoirs et ses déceptions, ses grâces et ses douleurs, marche avec nous, à nos côtés, à travers tout cela. Oui, aujourd’hui même, Dieu partage avec nous la confusion, l’incertitude et les difficultés des temps que nous vivons.
Et c’est ainsi que, même dans l’isolement, nous serons avec Jésus et lui avec nous, quand il se penchera pour laver les pieds de ses disciples et qu’il nous commandera de faire de même « en mémoire de moi ». Nous serons avec Jésus quand il souffrira et qu’il mourra non seulement pour nous, mais avec nous. Et nous serons avec Jésus quand il remettra sa vie entre les mains de son Père.
Dans l’Évangile de Jean, lorsque Jésus retourne à Béthanie pour ressusciter son ami Lazare, l’évangéliste note que l’apôtre Thomas s’écrie : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui » (11, 16). Nous aussi, dans nos foyers, dans nos résidences et dans nos chambres de malade, allons-y pour mourir avec lui, car ce faisant, nous aurons part à la vie que Jésus nous apporte afin d’affronter le mal et la mort. Dans notre isolement, nous pourrons découvrir, de manière inexplicable mais en vérité, la puissance de la résurrection.